Ou j'en etais moi ???
Haaa oui :" Allons nous etre liberés ????
Le tracteur revient vers nous . Les yeux de ma cherie s'illumine d'espoir . Son conducteur vient vers ma porte , j'entrouvre d'un milimetre mon carreau . je l'entends me dire :"on vous ouvre la route , patientez que je degage devant vous .."
Nous le regardons disparaitre dans son dinosaure motorisé .
Effectivement , il établie une brèche dans cette ile flottante gargantuesque .
La route reprends ... dans l'euphorie j'en oublie que la nationale est en légère pente .
Et a peu pres 2 bornes plus loin a la louche nous rattrapons un amas de camion disséminé a la va comme je te pousse . A droite , a gauche , de travers , jusqu'au barrage final . Stop ! bien qu'éloigné de la 206 qui me précède et ayant anticipé ( faible allure , 300 mètres de distance de secu devant ) mon K24 refuse de s'arrêter ( merci l'abs) et je finis ma course dans le PC de la pigeo ... re projettée une dizaine de mètre plus loin ( ouff pas d'effet en cascade , sa voiture étant plus legere ) .
Je redescends donc dans ce blizzard ( c'est ici que je me rends compte que mes pieds sont trempés) Il fait froid , je courbe l'échine et referme vite ma portière , le givre et la glace font fremir les enfants ds leur sommeil ..
Un grand black descend de la 206 , je m'excuse platement et nous contemplons nos PC respectifs : aucun degat .
Il me reponds : "pas de probleme , je comprends , basta ..." Il est aussi crevé que moi ..alors ... on oublie
Devant nous , 2 tractosaures tirent peniblement un camion et sa semi remorque du bas coté .
Nouvelle attente ...dans la voiture où mes chaussettes collantes de flotte me donne une furieuse envie de pisser : "Bordel , faut que je redescende Grrrr !!! Je me soulage avec le vent . 2cmcube de neige ont fondu , c'est deja ça ..."
Une fois ce convoi remis sur rail . Notre tractosauveur leve sa lame et se range 200 metres devant nous pour ne plus y bouger de la nuit . Son gyrophare bleue balayera notre leger sommeil jusqu'au matin .
3h : Auxence se reveille en se demandant surement pourquoi il est encore ligoté au siege auto . Reclame un calin en hurlant . Guerric pionce comme pas possible
Il se rendormira sur moi ,entre mon ventre et le volant refusant sa maman a mon grand etonnement
( il est plus môman que pôpa ) celle ci lui communiquant surement son trop plein d'anxiété .
Une fois son sommeil profond revenu , nous le reposons délicatement dans son siège avec bien des difficultés (a genoux sur les sieges avant les bras tendus au dessus de la console centrale : bonjour ! ).
3H30 l'agent de la DRIR et un pompier reviennent me voir ( et c'est seulement maintenant qu'ils s'apercoivent de la presence des enfants ) .J'insiste la dessus car a aucun moment un recencement des personnes bloqués n'a été fait )
Tout de suite le pompier me dit :-" On a va venir vous chercher vous et vos enfants avec le camion passe partout .
La dessus je lui reponds :-" vous plaisantez ??? mes enfants dorment , il est hors de question que je les sorte dans un blizzard pareil ( le vent siffle dans l'entrouverture de mon carreau , la neige tourbillonne dans l'habitacle ) Ils sont au chaud et ne se rendent compte de rien .Pour aller ou d'abord ?? il est bientot 4 h . On a tout ce qu'il faut a manger , des couvertures , et de quoi les changer ( couches et fringues )
Il me reponds : "Remettez votre moteur en marche, vous allez etre frigorifié"
Du tac au tac : " Mais il tourne deja depuis hier soir ....
"
Ils s'éloignent de nouveau dans la nuit glacial ... Nous nous rendormons comme nous pouvons .
6H30 : les enfants se réveillent , leur billes bien écarquillées , nous les prenons sur nos genoux . préalablement , je suis sorti chercher leur petit dej : brioche de campagne et lait . Pour nous cela sera du pain et de l''eau : regime de bagnard pour parent indignes :ab
Ils déjeunent confortablement installés sur papa maman , contemplant avec émerveillement la totalité des boutons de commande du TdB " Ouaaa !! genial les lumieres , on peut toucher aussi . coool !
Auxence change de station et monte le son
Guerric klaxonne
Ils se portent comme un charme et n'ont rien vu . Pas encore
Le jour se leve enfin sur le Groeland . le vent est toujours aussi fort . Nous comtemplons l'etendu du desastre :
La Nationale n'existe plus . J'essaye de visualiser ou je me trouve exactement .... impossible . Le blanc a tout recouvert . je suis un peu avant le croisement de Bertangles , d'apres la forme de la cuvette de la vallée .
Nous jouons avec les enfants dans la voiture jusque 8H , heure où nous les remettons au siege car devant nous cela s'active . 3 tracteurs degagent la neige des voitures prisonnieres et les remettent sur piste les une apres les autres tandis q'un autre trace une voie . Enfin nous allons sortir !!
Vient mon tour ,il est 8H15 environ lorsque j'engage la première , puis la seconde et oooooh la troisieme , cela faisait longtemps ...
Nous arrivons enfin a Poulainville , enfin , l'entrée (100 mètres avant la casse , pour ceux qui connaisse ) car la , tout s'est arrêté de nouveau . Attente interminable .. Une demi heure . les enfants se rendorment , c'est déjà ça ...
Je ressors une dernière fois de la voiture et vais voir , 300 mètres plus haut , une grosse saleuse en attente .
Devant mon air interrogatif , son conducteur me rassure en me disant : On attends le feux vert des autorités pour y aller , faut que la route soit parfaitement dégagée dans le patelin .."
Je repars à la voiture , résigné , transi ,en marche arrière contre le vent , protégé par la capuche de ma parka . "Cela ne finira donc jamais me dis je .. "
8H35: La saleuse niveleuse se met en marche . Nous la suivons en traversant au pas un champs de ruine . fourgonnette ,voiture , camion abandonné sur les bas coté ( certain sont au milieu des champs !) recouvert par la neige . Decor fantastique pour cette entrée en civilisation
Il est 9 h lorsque nous franchissons le dernier rond point du village , non pas pour se rendre a Amiens , mais pour aller se restaurer a l'hotel restau du village .
La dernière portion de kilomètre reliant La grande Ville étant encore miné d'épaves abandonnées . L'autoroute étant toujours inaccessible .
9H15 ,je coupe le contact après m'être garé derriere l'église ... enfin ... Les enfants dorment .
L'acceuil est chaleureux . Le responsable nous invite a nous assoir au chaud , pres des radiateurs . effarés par la presence des enfants et de leur nuit passés dans ces conditions extremes ( enfants qui qui petent le feux soit dit en passant ...)
Nous voici donc au chaud dans un hôtel restaurant de village , l'ambiance sent bon les années 60 , le zinc en Formica , la double porte d'entrée qui ferme mal , son châssis métallique , déformé , mainte fois peinturluré gémissant a chaque nouveau arrivant ..
Nous posons les enfants qui se mettent immédiatement leur tenue d'Indiana John's . 1er étape , la salle de restau et sa vingtaine de table dressées . Leur nappe descendante au raz du sol ont l'air d'etre tres attirantes !
Au fond de la salle , un immense ecran plat fait juron dans cette ambiance du passé . Tout a vecu ici . Carrelage damier noir et blanc , menu a 11 euros .
Sur une chaise paillée , un vieux tourne disque valise témoigne du caractère nostalgique du proprio ..
Nous nous rechauffons 5 mn le cul collé au radiateur et demandons une chambre pour nous reposer et changer les enfants dans l'intimité .
Le regard du taulier s'interroge ; " une chambre en mars ?? Bordel !? rien n'est deja pret !!" pense t'il surement ? " laquelle est la plus presentable ??? "
Il annonce la couleur : faut ressortir du restau pour acceder au chambre ? ça promet ...
Effectivement , l'hotel est situé a l'angle d'une rue ou notre chambre est situé .
murs Lambrissés à 1 metre en 1974 , vieille moquette grise , fauteuil Ikea et plafond large lame PVC . le cauchemar assuré des la première nuit !! de plus les radiateurs sont sur OFF . La douche est plus un amas de joint silicone vieillissant agrémenté d'un rideau inexistant et d'un paravant toilé en guise de porte . L'evier adjacent sent bon le "vieux fusil"
Les fenêtres en vieux bois simple vitrage ruissellent de condensation ..
2 lit jumeaux , couvre lit bordeaux .
Non nous ne dormirons pas ici ....non pitié , la neige s'était mieux
Le taulier rajoute :" je vais vous chercher un chauffage d'appoint" Nous ne le verrons jamais revenir .
J'enlève mes grolles avec difficulté . effet ventouse inside " SLOUUUURP! " Sous mes chaussettes moulés , les pieds du grand scthroumph : bleu flétri ... AAAAh que cela fait du bien l'air libre ... le pire sera de les remettre 30 mn plus tard .
Nous habillons les enfants et retournons illici dans la salle du restau où les commentaire de salon de coiffure fusent à tout va sur le comment du pourquoi qui'z'yzauraidu , yavaika , cépacommeça dd'mon temps . Bref les chutes de neige Exceptionnelles ( moi meme n'est jamais vu cela par chez moi et j'ai 43 piges ) sont un bon et unique sujet de conversation . L'ecran plat branché sur BFM TV pour leur rappeler toutes les 5Mn . Au cas ou . des fois que ..
Nous restons un peu a l'ecart de cela apres avoir "participé " a la lapidation du prefet local
un coup de pompe ou 2 ça fait du bien quand meme lorsque l'homme est a terre :ab ET ça fait plaisir de relancer le flipper , juste pour l'accent :ab
Cela n'empêche que tout le monde est bienveillant a notre egard et compatis ." Pôvv boutchoux ... Rôôô..
11H30 :Menu du jour
Friand jambon fromage
Omelette ou foi de veau ( riz /patte/haricot vert/ frite ) au choix
Compote
Un delice pour les affamés que nous sommes ( Guerric aspire 12 bornes de spagettis , Auxence decouvre et raffole des tomates agrémentant le friand ) mangent meme la nappe , un verre et la corbeille de pain . C'est fini , on ne les invite plus au restaurant ! trop frayeux !!
13H30 : La maire du village fait son apparition et demande au taulier si il peut prevoir a manger pour les refugiés de la salle des fetes ... Nous apprenons que , celle ci , prevenue hier vers 22H a mise a dispo la salle ainsi que des couchages . Decouvrant notre presence , elle s'etonne que nous n'en etions pas au courant . Elle nous invite a la suivre pour repasser une nuit sur les lieus .
-"Non" , lui dis je , on va reprendre la route .Nous n'en savions rien . Et de meme , je me vois mal me rendre en pleine nuit a travers la plaine avec mes momes , a pied ou en camion dans votre salle .
On doit se rendre a Paris . Il reste 1 km a peine a degager , nous attendrons
La dessus , 2 habitués me rétorquent que la route ers Amiens n'est toujours pas praticable ..
La meteo annonçant de forte gelée et pluie verglassante , il nous faut absolument repartir des que possible .
Nous retournons donc a la voiture apres avoir remercier chaleureusement l'ensemble de nos hotes .
Le village est deja pratiquement entierement deneigées
Les services communaux et les particuliers ayant bien oeuvres toute la matinée ( du moins les axes principaux du village )
Nous replaçons Auxence et Guerric ( qui s'endorment de suite , repus ) et nous nous dirigeons vers Amiens .
Derrière le dernier rond point , La N25 ressemble toujours sa un champs de bataille . Les tractozaures et niveleuses sont au taquet mais semblent quand même désorganises . En fait bon nombre de véhicules gênent encore .
Nous restons donc en attente jusque 14H15 sur la N25 , deserte ( nous sommes les seuls en attente , moteur tournant) de tout mouvement .
les pompiers font des allers retour au village pour retrouver un maximum de proprio de véhicules abandonnés . C'est une fois de plus interminable . le temps semble tres long et nous écoutons la radio : l'a 1 est devenue un capharnaüm , une ecatombe pure et simple ( j'ai bien fait quand même de ne pas l'enquiller au depart de Nedon )
Vers 14h45 , ni pouvant plus Je tente quand meme un essai en slalomant a travers ce bordel .
Mais rien n'y fait , il reste des mur de neige et je renonce a nouveau avant de ma planter a nouveau dans la poudreuse . ce serai ballo d'etre a nouveau coiné alors que la chaleur et l'hospitalité se trouve a 100 metres derriere nous .
15 H : L'activité des engins semble se rapprocher de nous . Un 4X4 vient a notre rencontre et nous invites a suivre sa trace . Amiens est liberé mais , nous apprends t'il , l'echangeur Nord de l'A16 est blindé de camion et fermé . Il nous faudra donc traverser la ville pour rejoindre l'echangeur Ouest ou Est .
Trop heureux , on y go
Nou franchissons donc enfin la zone de demarcation ! 1000 metres seulement avant de revoir le bitume !! cela semble surréaliste ! on y crois pas ..
Traversée de la ville :
Pratiquement que des pietons , aucun tram ni bus . Un velib fou tente vainement de rouler sans se gauffrer ( mdr)
Nous arrivons donc vers 15H30 sans embuche devant l'entrée ouest de l'A16 ( en passant au dessu nous remarquons la file interminable de PL et son ruban salé , vierge de toute circulation : Nickel , on va debourrer le K24 ... :-D
Helas pas encore , l'entrée d'autoroute n'est pas ENCORE degagé . Le conducteur tracteur chargé de la tache nous informe devant notre consternation
:
-" Vous savez , mi , ché pa min traval , chu sinssier , alors j'me debroul comme que j'peux ....! Plus loin , in n'a un aut' d'entrée , allez vire .."
Arrrg s'en est trop !! Nous nous rendons en petit convoi a l'entrée indiquée ( une dizaine de voiture ) mais rebroussons chemin car celle ci est impraticable ...
Nous revenons donc a l'entrée ouest une demi heure de plus , plus tard et enfin celle ci semble ouverte :
Nous nous y engouffrons :
ENFINNNNNN
Ayé c'est partiiiiii
Les enfants dormirons jusque Paris
La bretelle d'autoroute serre de stockage PL jusqu'au peage :
Et encore bien apres !
Mes stalagtites vont pouvoir se redresser
mes essuies glaces en sucre !!
L'auroroute est un billard . je trace a 110 jusqu'au peage de Gisors , où les camions venant de Paris sont encore sagement , en attente gardé par la gendarmerie sur des kms...
Idem vers Paris , la meteo semble de nouveau se degrader ...
Info traffic me signalant l4A15 surchargé et embouteillé , je decide de prendre la N1 , fluide . mais ai je fais le bon choix ? elle semble se recouvrir d'une bonne pellicule de neige .
Vers 17H , la N1 est recouverte de neige au niveau de Villers le bel .
Je remarque que je suis dans le departement des gros boulets :
y'an a toujours qui se sentent superieurs et commencent à doubler sur la voie de gauche entierement enneigée sans aucune trace . Flippant quand tu les voies arriver dans le retro ...
17H50 : Notre epopée fantastique s'acheve enfin . Le Tourer rentre sagement dans son box .
Les enfants se reveillent aussitot .
Direction l'appart pour un decrassage familial suivi d'un gros dodo vers 21H .
Demain , lever 4H au boulot
Bordel : on nous n'y reprendra plus !