Je me lance dans mon résumé de notre week-end au Nürburgring.
Prévu depuis quelques semaines, je fixe le week-end du 10-11 Octobre avec mon pote Damien, qui était déjà venu en Octobre 2013, ma première avec l'Accord. Il était passager tout le week-end, mais pour celui-ci, il a décidé de se louer une Swift Stage 2 chez Rent4Ring.
On part de chez nous le Vendredi 9, au petit matin, vers 7H00. Arrivé en Allemagne, après un plein de SP98 à 1.17€ à l'aire de repos de Wässerbillig, au Luxembourg, la pluie commence à tomber ! On arrive à 18H40 sur le parking de la Nordschleife, la piste est malheureusement fermé. Dommage, je comptais faire 1 ou 2 tours pour commencer à faire mes pressions de pneus.
On se dirige donc vers l'hôtel, toujours chez Sonja & Reinhard. Je commence à être un habitué, plus besoin de me présenter les chambres ni le fonctionnement de l'établissement. Reinhard me dit que le temps n'est pas terrible aujourd'hui (ah bon ?!) mais que demain il fera beau. C'est bien ce que j'avais vu sur internet avant de venir.
Désolé pour la qualité de la photo (portable, nuit, pluie), mais on était déjà bien entourer :
On pose nos affaires, nos estomacs sont vides, on décide d'aller remédier à ça en descendant sur Adenau, au Mario's Box & Stop, un bon kébab en face du Pinocchio. Les assiettes sont généreuses !
Après ça, on se balade un peu pour digérer, j'en profite pour montrer quelques endroits où l'on a accès à la piste. On ne voit pas grand chose en pleine nuit, mais Damien hallucine quand on monte les escaliers qui mène à une vue en hauteur de Ex-Mühle "Ah mais, c'est la piste qu'on voit là ?" - Oui, oui, à quelques mètres de la rue principale d'Adenau.
Ayant déjà été à Brünnchen en Juillet, je sais qu'on y a accès sans barrière ni quoi que ce soit. Sur le parking, quelques camping-cars, un peu de musique, certains sont déjà dans l'ambiance. On descend et on passe par l'ouverture que j'avais repéré. Il nous suffit ensuite d'enjamber le rail et on se retrouve à marcher sur ce mythe, la Nordschleife. Quelques photos souvenirs, toujours de mauvaises qualités (pourquoi j'ai pas pris mon D7000 ?)
Les tags et les vibreurs rouge et blanc ressortent vraiment avec la lumière de nos flashs, étrange sensation que d'être en pleine nuit sur le plus grand et le plus dangereux circuit au monde.
On rentre, et on passe une bonne nuit pour être en forme le lendemain. On se réveille vers 6H00, et après un bon petit-déjeuner, on file chez Rent4Ring où Damien a rendez-vous à 7H00.
J'assiste donc au briefing que je connais déjà (Novembre 2013), et on arrive sur le parking de la Nordschleife pour commencer les choses sérieuses. Les deux japonaises côte à côte :
La piste est ouverte, mais c'est trempé, ça ne me dérange pas trop, puisque idéal pour donner des conseils à Damien qui monte en passager. J'ai descendu les pressions des pneus, je commence à 1.80 à froid. Dès le premier virage, premier constat : les AD08R, ça accroche beaucoup moins bien que les PSS sur le mouillé ! La piste est grasse, très grasse, je suis sur des œufs. En plus, l'arrière est plus joueur qu'avant, si je reste sur les freins trop longtemps, je peux m'attendre à devoir contre-braquer pour calmer l'arrière. J'y vais tranquille. Dans le droit qui amène sur Adenauer Forst, je pars en dérive de l'arrière, puis dans le gauche, aucun grip à l'avant, je sous-vire et adopte une trajectoire pas très académique. Les pneus ne chauffent pas.
Jusqu'au Karussell, pas de soucis. Mais à l'entrée de Wippermann, je ne sais pas si c'est l'excitation d'arrivé sur mon passage préféré ou une petite déconcentration, je rentre trop fort. Je l'ai senti quelques mètres avant, et comme ça descend, je ne touche pas aux freins et laisse couler, espérant que l'avant grip. Mais ce n'est pas le cas, je sens immédiatement le sous-virage, je prends les freins pour me ralentir, et comme je m'y attendais, déjà que l'arrière était délesté par la descente, je pars en sur-virage. Je n'ai pas paniqué, je contre-braque et redresse au bon moment. Je suis tombé sur une vidéo où l'on voit mon erreur (1"57) :
https://www.youtube.com/watch?v=68ogqSNsioUOn voit bien mes feux s'allumés uniquement lorsque le sous-virage commence. Avec les PSS, je pense que ça serait passé.
Fin du tour, c'est au tour de Damien de faire son premier tour en Swift. Moi, je l'accompagne sur le baquet (Recaro Pole Position s'il vous plait !) de droite :
En se dirigeant vers l'entrée, nous sommes juste derrière la nouvelle Porsche GT3RS, facilement reconnaissable avec ses ouïes d'aérations sur les ailes avant :
C'est parti, on passe le pont Bilstein !
On se retrouve rapidement derrière une Porsche Cayman GT4. L'invasion a déjà commencé, on en voit partout ! Il nous ralenti un peu, mais ce n'est pas un mal, ça permet à Damien d'y aller tranquille.
Il a déjà le tracé bien en tête, les bases des trajectoires sont là. Les quelques tours en passagers qu'il a eu avec moi et les tours virtuels l'ont bien aidé je pense.
Dans la longue montée de Kesselchen, on a le temps d'admirer le sublime paysage d'automne, ma saison préféré pour venir sur la Nordschleife !
Son premier tour se termine sans encombres. Je ne me suis jamais senti en danger, c'était souple, sans prises de risques inconsidérées, mais quand même dans un bon rythme. On continue de tourner en changeant de voitures de temps en temps, la piste ayant du mal à sécher, on insiste pas trop non plus.
Je me suis bien amuser sur deux tours consécutifs avec un Suédois en 123D qui me suivait. La piste était encore très grasse, mais notre rythme était très bon, permettant de doubler énormément de voitures. Vu ses bonnes trajectoires et sa maîtrise, nul doute, c'est un habitué. Dans le gauche juste après Brünnchen, je lui offre un peu de spectacle avec une grosse dérive de l'arrière, volontaire (j'ai freiné très tard, en rentrant sur les freins), mettant la grosse berline traction que j'ai entre les mains sur un bon angle de glisse. Le plus marrant dans tout ça c'est que j'ai réussi à garder la bonne trajectoire et prendre la corde comme si de rien n'était. On a échangé un sourire à la fin du tour quand il est venu côte à côte dans la ligne droite.
A midi, on va faire le plein et on en profite pour aller manger au Döttinger Höhe :
Pas dégueu', mais pas fabuleux non plus, notamment le pain froid et sec.
En remontant sur la Nordschleife, les soucis commencent, ça bouchonne :
On rigole bien en voyant ce Kangoo allemand, blindé de stickers et qui avait un bon rythme :
Damien doit aller rendre la Swift à 13H00. Il demande s'il peut continuer avec pour le reste de la journée, ils acceptent. Parfait ! Moi, comme je sentais mes freins devenir limite sur les derniers tours, et sachant mes plaquettes avant (CL RC6) quasiment HS, j'en profite pour leur demander s'ils n'ont pas un cric à me prêter pour que je change ça rapidement. Très sympa, comme d'habitude, ils m'en fournissent un, et je me retrouve au bord de la route à changer mes plaquettes comme un manouche ... Heureusement, sur mes Brembo, j'ai juste à chasser les goupilles qui maintiennent les plaquettes, je repousse les pistons grâce aux vieilles plaquettes et une pince, je met les Pagid RS29 en place, je remonte le tout, et en un quart d'heure c'est fait. Je vais leur rendre le cric en les remerciant, et on repart pour la Nordschleife.
Alors que je m'attendais à freiner moins fort avec les Pagid, je suis surpris dès les premiers freinages. J'ai beau avoir monter ça avec des vieux disques rayés qui ont chauffé très fort avec les RC6, le feeling est excellent. La pédale est constante, ça freine très fort, je dirais même un peu plus que les RC6. Pourtant c'était de vieilles plaquettes, j'avais racheté deux jeux d'occasions à Fend en 2012. Elles dégagent aussi moins de poussières, et à froid, elles ont un bon mordant, avec un très bon feeling. Avec les RC6, j'avais pas mal de course "morte" avant que ça freine vraiment, mais avec les Pagid, dès que je touche la pédale ça commence à bien freiner. En plus, mes disques reprenaient un aspect correct après quelques tours, moins de rayures, moins de traces de chauffe. Le prix est certes élevé, mais je crois que quand je devrais les changer, j'en reprendrais sans hésitation ! Avec du neuf et des disques neufs, nul doute que ça sera encore meilleur.
Concernant les AD08R, la piste ayant bien sécher, je peux enfin les utiliser là où ils excellent : le sec. Il me faut un petit temps d'adaptation, vu que j'ai fait énormément de tours en PSS, j'ai mes repères complètement faussé. C'est simple, je force à peine dessus en passant à la même vitesse qu'avant. Les limites sont repoussés, et quelques tours plus tard je reprends des repères différents et mon rythme augmente. Je sens les pneus se déformer, mais les flancs ne se couche pas, un très bon point vu comment j'avais défoncé mes PSS. Niveau feeling, on se retrouve entre un très bon routier et un très bon semi-slick. Il est donc progressif, se déforme un peu, mais demande quelques virages pour être efficace avec la montée en température, tout en remontant beaucoup d'informations dans le volant et le siège. Avec les PSS, l'arrière était verrouillé, mais avec les AD08R, je pouvais jouer sur les transferts de charge pour placer la voiture comme je voulais. Ça enroule bien mieux qu'avant, tout en restant assez neutre. Avec de meilleurs amortisseurs et une plus grosse barre anti-roulis à l'arrière, elle deviendrait très efficace malgré son poids. A froid, le pneu grip mal, avec le même comportement qu'un semi-slick : pas de bruits, pas de réaction si on sur-braque, le pneu semble flotter sur le sol. Dans le gauche après les vieux stands, par exemple, en entrée si je restais sur les freins je sentais immédiatement l'arrière partir. Ensuite, en arrivant à la corde, c'est l'avant qui décrochait, et je me retrouvais trop large en sortie, sans rien pouvoir faire à part bien ralentir (et encore !). Après l'enchaînement de virages d'Hatzenbach, la température et les pressions était suffisamment élevé pour retrouver du grip. Concernant l'endurance, malgré le poids élevé de l'Accord, ils étaient capable d'enchaîner sans soucis. Les PSS surchauffaient à la fin du premier tour. Sur route, les AD08R sont très bons : pas de surprise, bruit de roulement correct, très bonne stabilité même à haute vitesse. Juste la direction un peu plus lourde qu'avec les PSS.
Fin de journée, quelques accidents, fermeture :
J'ai quand même réussi à faire deux tours après la ré-ouverture.
Le soir, bien affamé par cette journée riche en sensation, je fais découvrir à Damien l'excellent restaurant "La Lanterna". Toujours un excellent accueil, avec menu en Français, une bonne ambiance et surtout, de très bonnes pizza. Une grosse bière pour faire glisser tout ça, suivi d'un café (pas de dessert cette fois-ci, j'en pouvais plus !), et on repart le ventre plein pour l'hôtel et notre dernière nuit.
Le lendemain, comment dire ... Il fait froid (1°), ça me dérange pas du tout, mais il y a du brouillard et la Nordschleife n'est pas ouverte quand on arrive à 8H15. Déjà, à cette heure, les parkings sont quasiment plein. Même en plein mois de Juillet / Août ce n'est pas comme ça. Ça sent pas bon ...
Du coup, je file à la station ED faire le plein pour être sur de pouvoir enchaîner jusqu'à midi dès que ça ouvrira.
Seulement voila, après un message radio à 8H45 pour nous dire que l'ouverture est retardé à cause du brouillard, la piste n'ouvre qu'à 10H30 passé alors que le brouillard avait déjà disparu depuis longtemps. Dès que l'annonce "Nordschleife öffnen" retentit, j'enclenche le démarreur et je me dépêche de rejoindre la piste. Ça bouchonne, il y a des voitures partout, et une fois en piste, la grande kermesse commence. Ça roule très mal, il faut être très attentif. J'imagine pas la galère pour ceux qui débute dans de telles conditions. A la fin du premier tour, gros accident entre une Mini Cooper et une M5. On arrive quand même à passer la barrière et repartir pour un deuxième tour. Moi, je veux plus quitter la piste avant midi ! Mais à la fin de ce tour, la piste ferme, ça bouchonne, on a même le temps de sortir, prendre des photos ...
Il est 11H45, on devait repartir pour 12H00. On laisse donc la Nordschleife avec un goût de trop peu, direction la France ...
12 tours au total dans le week-end, ce qui n'est pas assez pour moi, mais j'ai fait pas mal de tours en passager avec Damien, ce qui n'est pas dans mes habitudes.
Rendez-vous l'année prochaine ! Normalement, avec des Bilstein B8, peut-être des barres anti-roulis H&R, une bonne géométrie, et une réfection complète des freins avant et derrière. J'ai aussi la Rx-8 à préparer pour sa première sortie là-bas.
L'Accord va passé les 200'000 kms cet hiver, dont 2200+ kms sur le Ring (109 tours, sur mes 146). J'espère passé la barre des 200 tours l'année prochaine, et prendre toujours autant de plaisir sur cette mythique boucle nord.
Une petite photo Racetracker pour le souvenir :