En définitive, après ce premier GP, on peut dresser un bilan pas forcément aussi désespérant qu'on pouvait l'imaginer il y a quelques semaines.
Alors que notre ami Jacques Laffite annonçait sur TF1 que les Honda avaient été "pimpantes" pendant l'intersaison (corrigé plus tard par Christophe Malbranque), les essais hivernaux laissaient plutôt entrevoir des fonds de grille systématiques, malgré une belle fiabilité. D'où la décision de faire une session supplémentaire par rapport aux autres écuries, à Jerez, pour tester un lot de nouvelles pièces. Bonne pioche, apparemment, car les Honda n'ont pas été ridicules. Milieu de grille en qualifs (11 et 13ème, positions améliorées grâce à la pénalité attribuée à Glock) et une course visiblement stimulante pour Barrichello. Oublions Button, pris dans les accidents de début de course, mais notre brésilien a autrement plus brillé en une course qu'au long de toute la saison dernière : 3 places gagnées au départ et surtout un podium qui lui tendait les bras ! Mais il était dit que la chance ne serait pas au rendez-vous : son deuxième arrêt programmé s'est déroulé dans les secondes suivant la sortie de la pace-car, alors que le réglement prévoit que les stands soient inaccessibles. Preuve que la sutuation n'était pas si évidente, il a fallu une enquête des commissaires de course avant que soit décrété un "stop and go" de 10 secondes pour pénaliser Barrichello. Comme le signale mackay, l'arrêt s'était déroulé de façon peu académique, l'"homme à la sucette" (aussi chef-mécanicien) faisant partir Rubens alors que le ravitailleur était encore en position... Fait ironique, Alastair Gibson, notre "lollipop man" avait annoncé le matin avant la course son intention de quitter l'équipe après le prochain GP, en Malaisie, afin de se consacrer à sa carrière artistique (il sculpte des morceaux de carbone et a fait déjà quelques expositions). Mais le calvaire de Barrichello ne s'arrête pas là : lorsqu'il observe sa pénalité, il repart et quitte la ligne des stands alors que le feu en sortie est rouge... Pourquoi était-il rouge ? Mystère et boules de gomme, je ne vois aucune raison à ça étant donné qu'aucune voiture ne se présentait sur la piste et quand bien même, tout le monde sortait des stands par la file réservée, sans qu'à aucun moment ne soit appliqué de feu rouge, piste occupée ou non. Enfin, je comprends que Rubens n'ait pas observé d'arrêt, vu qu'il devait déjà fulminer de laisser sa troisième place sur pénalité et qu'il n'a probablement pas jeté un seul coup d'oeil à la signalisation en bout de pit-lane... A l'instant, on ne sait toujours pas s'il sera déclassé de sa 6ème position sur décision de la FIA...
Bref, au final, malgré toutes ces péripéties, le bilan de la course me pousse à l'optimisme. Certes, il y a eu quantité d'abandons, mais parmi ceux qui restaient en piste, Barrichello était à la régulière devant bien des concurrents qui paraissaient intouchables lors des essais hivernaux (Renault, Williams, Toyota, etc, voire selon la qualité des prestations des pilotes, des écuries "de pointe"). Déception pour cette course donc, mais largement compensée par l'espoir qu'elle autorise.
Passons à Super Aguri, mes chouchous, comme le savent ceux qui suivent HAP depuis longtemps. Rappelons que la SA08 n'avait pas été testée avant la course, en raison des difficultés financières de l'écurie, et qu'elle effectuait donc ses premiers tours de roue à Melbourne. Qui plus est, l'équipe réduisait les essais en piste par crainte de manquer de pièces (eh oui, on en est là chez SAF1...
). Pas de surprise, donc, de voir Sato et Davidson signer les 20ème et 22ème temps des qualifications. En course, Davidson disparait sur une perte de contrôle en début de course, mais Takuma, encore une fois, a été monstrueux. Son départ fut moyen : au premier virage il est toujours en queue, mais à l'issue du premier tour, il est 11ème ! Quand même, ce Taku, il a un talent incroyable, quand il s'agit de saisir et de créer des situations de dépassement, même avec une voiture bien peu compétitive. Par la suite, il fera son premier ravitaillement juste avant une sortie de la pace-car, permettant à ses poursuivants de le passer à la faveur des ravitaillement lors de la neutralisation de la course et pour finir, il s'arrêtera en bord de piste pour ce qui semble être une panne de transmission. Bref, dommage, mais belle performance de pilote. Donnez-lui une bonne auto, crénom !
Pour le reste on soulignera la nervosité des pilotes Ferrari et l'excellente prestation de Bourdais sur sa modeste Toro Rosso, 4ème à deux tours de la fin, quand son moteur a rendu l'âme.
Voilà, à vous les studios d'HAP.